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Témoignages

 

Ci-dessous, un témoignage de Pierre de Panafieu, l'actuel directeur de l'École alsacienne, sur sa rencontre avec Rol-Tanguy.

 

 

Rencontre avec Claude Bitran, élève à l’École alsacienne pendant l’occupation allemande, et ancienne élève de Robert Villate :

 

"Mes frères et sœurs étaient aussi élèves. J’ai demandé à mon frère ce qu’il pensait de Villate et il m’a répondu : « Ah oui je me souviens il nous emmerdait beaucoup ! ». C’était un homme sévère, grand avec un visage rond. Je n’ai jamais eu de rapport direct avec lui, c’était le sous-directeur, on n’avait pas de réel contact avec lui.

 

Notre directeur était d’abord Monsieur Neel, il avait l’air d’un poète. Bienveillant, sympatique. Puis monsieur Valette lui a succédé, il avait des petites moustaches. Il ne nous était pas sympathique et il nous déplaisait profondément. Mes frères et sœurs en ont gardé le même souvenir.

 

Ma sœur m’a raconté qu’à cette époque particulière de l’occupation, dans la cour des petits, ils chantaient « Le maréchal Pétain en descendant du train demande à l’employé ou sont les cabinets. L’employé lui répond quand on est maréchal on fait sur son cheval». Comme vous le voyez, l’ambiance était assez particulière.

 

Ma famille est restée à Paris jusqu’en 1944. Puis nous sommes partis à la campagne à cause de la guerre. Nous étions à 40km de Paris et nous sommes revenus après la libération. Nous étions très isolés.

 

Je me souviens que durant les alertes à l’école, nous avions l’habitude d’aller dans les caves de la rue Joseph Bara. C’est là que j’ai appris à danser le tango. Les professeurs ont vite abandonné l’idée de nous faire cours dans de tels moments.

Les allemands avaient fait un énorme travail souterrain sous le Luxembourg et jusqu’au Sénat, il était assez dangereux d’aller là-bas. Le coté du Luxembourg vers la rue Guynemer était interdit, il y avait des sentinelles, des blocs de sables. Cela nous paraissait très guerrier.

 

Je garde un souvenir particulier de cette période. L’École alsacienne me semblait un peu vide. C’était une époque où l’on était distrait par soi-même, j’ai beaucoup lu et puis je n’ai pas eu tellement d’amis. C’était un moment qui n’était pas facile. Parce que qu’est-ce qu’on fait avec des amis ? On sort… Or ce n’était pas évident."

 

En ce qui concerne l’action de Robert Villate dans la résistance vous n’aviez aucune idée du rôle qu’il jouait ?

 

"Ça je ne savais pas du tout. Pour moi, personne n’était pro-allemand dans la classe. Cependant je ne vois pas d’histoire de ce type. On entendait les nouvelles anglaises, mais en réalité, on n’en parlait pas. Vous savez à 10 ans, 11 ans on ne s’occupe pas de ces choses là."

 

En guise de conclusion, pourriez-vous nous décrire Robert Villate en un mot ?

 

"Robert Villate, c’était l’autorité."

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