top of page

Avant la guerre

         Avant la Seconde Guerre mondiale, Robert Villate aurait pu être considéré comme un homme ordinaire. Quel homme était-il avant de rentrer dans la résistance pendant la guerre?
Villate a d’abord été élève à l’École alsacienne entre 1897 et 1899, en 1901 et de 1907 à 1909 (cette scolarité discontinue s'explique par le fait que son père est officier, amené à quitter Paris au gré de ses affectations) alors que Théodore Beck était proviseur.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
          En sortant de cette école, il entreprend des Études Supérieures d’Histoire et de Géographie, ayant obtenu un sursis pour son service militaire auquel il avait été appelé en octobre 1912. C'est donc en soldat de deuxième classe qu'il est incorporé en 1913 au 149ème régiment d’Infanterie. Il est donc en train d'effectuer son service militaire lorsque la guerre éclate. Il prend part au combat dans les Vosges, où il sera blessé le 24 août 1914 par une balle à la tête, une autre au dessus de la cheville, et enfin une fêlure du tibia. Il est en permission de convalescence pendant un moment, avant de revenir au front pour combattre à Notre-Dame de Laurette, à Verdun, dans l’Aisne et en Champagne. Le 21 juillet 1915, il est de nouveau blessé à Bailleul-les-Pernes suite un accident de cheval qui entraîne une luxation de la rotule. Il termine cependant la guerre dans un bataillon de mitrailleurs américains, après avoir commandé une compagnie et servi à l’État major de l’Infanterie Divisionnaire 170. Il recevra de nombreuses citations militaires pour ses services pendant la Première Guerre mondiale, par exemple celle de l’Ordre de l’Infanterie de la 170ème division numéro 106 du 5 juillet 1918 que voici: “Capitaine commandant une compagnie a fourni un effort extrêmement dur du 28 mai au 4 juin 1918. Soutien d’artillerie, puis commandant d’une unité chargée de s’accrocher au terrain pour soutenir et renforcer une autre unité pressée par un ennemi très supérieur en nombre, chargé enfin d’organiser une résistance improvisée sur un terrain durement battu par des obus de tous calibres pour donner le temps à la ligne de s’étoffer et de tenir. A montré dans toutes circonstances un courage et une habileté remarquables.”
 
         Après la guerre, il reste dans l'armée et s’engage dans le Service Historique de l’Armée puis à l’École de guerre où il obtient son brevet d’État-major de l’armée. Il obtient le titre de Chevalier de la Légion d’Honneur en 1920. Un an plus tard il est affecté à l’École supérieure de guerre pour suivre des cours. Il est alors à la tête de l’État major de pont de Kehl, un pont frontalier entre l’Allemagne et la France au-dessus du Rhin, et passe en même temps sa thèse de doctorat ès lettres en publiant un ouvrage couronné par la société de géographie, Les conditions géographiques de la guerre (1925). Par la suite, il est appelé pour être instructeur de commandant de compagnie à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, qui forme des officiers des armes de l’armée de terre, puis passe à l’État major de l’armée où il apprend les fondements des questions administratives de personnel.
 
           En 1926, il est classé à l’État major particulier de l’Infanterie, qui sert d’intermédiaire entre le chef de l’État et les forces armées, et est affecté comme instructeur à l’École Spéciale Militaire. En 1928, il obtient le titre d’Officier de l’Académie. Il sort de Saint-Cyr pour donner des cours d’histoire militaire à l’École de Guerre, et pourra pendant cette période se concentrer sur l’écriture d’ouvrages sur la guerre, notamment Floch à la Marne en 1933, qui sera couronné par l’Académie Française. À la fin de l’année 1936, il est de nouveau affecté à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr comme professeur de géographie. Au début de la Seconde Guerre mondiale, Villate est promu lieutenant-colonel, et devient chef de l’État major de la deuxième Division de l’Infanterie.
 
         Dès le début de sa carrière professionnelle, Robert Villate a donc su équilibrer son goût prononcé pour la discipline de l'histoire et de la géographie avec sa fonction militaire. On pourra retrouver cet aspect de dualité dans le reste de sa vie.
 
bottom of page